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Libération

La coopération obligée de Poutine

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La Russie n'a plus les moyens de s'opposer aux Etats-Unis.
publié le 24 mai 2002 à 23h34

Moscou de notre correspondante

Le virage pro-occidental de Poutine après les attentats du 11 septembre apparut au départ comme un geste osé. Huit mois après, il représente un fait acquis même si, toujours méfiants, les militaires et les élites continuent de disséquer les gains et les pertes d'un tel tournant. La nouvelle politique extérieure a permis que s'ouvre un débat révélateur de la crise d'identité de la société et de l'Etat russes. Mais les éléments de la nouvelle donne, qui ne date pas du 11 septembre mais de l'éclatement de l'URSS en 1991, ont été digérés : la Russie où est arrivé hier soir George Bush pour une visite de deux jours n'est plus une grande puissance, elle ne peut pas se permettre une confrontation avec les Etats-Unis, et elle doit donc coopérer pour mieux se moderniser.

Antiaméricanisme. Seul le Parti communiste, revenu dans l'opposition après une longue période de coopération avec le Kremlin, parle encore de «trahison nationale», mais ses manifestations ne mobilisent guère. L'antiaméricanisme persiste mais il n'est pas belliqueux. La sympathie ressentie en Russie pour les victimes des tours jumelles s'était traduite dans les sondages où, pour la première fois, avec 44 %, le nombre d'opinions favorables aux Etats-Unis avait égalé celui des opinions défavorables. Ce pourcentage a connu une chute sévère (17 % pour et 71 % contre) à la suite des Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City marqués par la disqualification de concurrents russes, considérée comme