Berlin de notre correspondante
Les antisémites allemands semblent avoir trouvé leur parti : depuis la discussion lancée ces dernières semaines par le Parti libéral allemand (FDP) sur le thème: «Un Allemand a-t-il le droit de critiquer Israël ?», c'est une avalanche de courriers antisémites et révisionnistes que le parti collecte sur ses sites Internet. «De quel droit devons-nous, en tant que 2e ou 3e génération après la Seconde Guerre mondiale, nous justifier ou nous excuser devant le Conseil central des juifs en Allemagne», pouvait-on lire vendredi encore sur le forum Internet du parti, parmi des dizaines d'autres mails allant dans le même sens. «Ne nous sommes-nous pas suffisamment laissé faire comme ça ?»
Non grata. Le vice-président du Conseil central des juifs, Michel Friedman, qui a eu le malheur de tenir tête au vice-président du FDP, Jürgen Möllemann, est carrément déclaré non grata. «Friedman est... allemand ? En êtes-vous bien sûr ? Il serait bon que ce fan d'Israël et de Sharon émigre au plus vite au pays de ses ancêtres», suggérait vendredi une autre contribution sur le site du FDP. Sentant la discussion déraper, le président du parti, Guido Westerwelle, a fait rappeler vendredi par son présidium que le FDP «lutte résolument contre l'antisémitisme et l'antisionisme».
Mais Westerwelle lui-même, jeune loup qui s'est donné pour objectif de propulser son parti à 18 % des voix aux législatives de septembre (contre 6,2 % aux précédentes de 1998), continue d'envoyer des si