Tel-Aviv envoyée spéciale
Dans son tee-shirt beige, Amir se trémousse au son de la musique techno en tétant une paille plongée dans la citronnade. «Si je suis là, c'est parce que je pense que nous, Israéliens, devons quitter les territoires palestiniens... Pourquoi ? Parce que c'est dans notre intérêt. Ils vont nous tuer tous...» Au pied de l'antenne géante qui jaillit du ministère de la Défense, au coeur de Tel-Aviv, ils sont un peu plus de 2 000 jeunes Israéliens, juifs et arabes, à danser en plein air pour «faire trembler le sol sous leurs pieds». Entourés d'un cordon de militaires et de policiers armés de M-16 et d'Uzi, ils sont très fiers de participer à la première rave-party contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens.
Certes, ce jeudi soir, ils sont moins nombreux que prévu. La conséquence sans doute de l'attentat de la veille à Rishon- le-Tzion, qui a causé la mort de deux Israéliens. Et la municipalité leur a donné la permission de 23 heures, ce qui est un peu court pour provoquer «l'effet Woodstock» promis. Un effet qui, selon l'invitation, doit «faire comprendre à l'opinion publique du pays que la jeunesse israélienne a de plus en plus l'impression qu'on lui détruit son avenir». «On est une douzaine de jeunes à avoir organisé cette soirée de façon spontanée... On voulait juste trouver un moyen d'afficher notre désaccord avec la politique actuelle», explique, dégingandé dans sa paire de jeans ultralarge, Shaï Rapaport, un jeune homme de 28 ans qui g