A la sortie de l'Elysée, Jacques Chirac a montré son jardin à son invité. En fin connaisseur des grands espaces, George Bush a eu l'air d'apprécier dans un franc sourire. Une longue poignée de mains devant les caméras et deux minutes plus tard, tout était dit ou presque. «Je suis très heureux d'accueillir le président américain, a dit Jacques Chirac, c'est une très grande joie pour moi, pour les Français.» Et Bush de répondre aussitôt qu'il était «très touché», avant d'assurer que son hôte était un «bon ami personnel, mais aussi des Etats-Unis».
Pour la première visite officielle de George W. Bush en France, troisième étape de la tournée européenne du président américain, le ton était hier des plus aimables à l'Elysée. A l'issue de deux heures d'entretien et avant un dîner de travail, les deux chefs d'Etat se sont ainsi employés à minimiser les points de contentieux qui avaient percé entre Washington et Paris ces derniers mois. Alors que Jacques Chirac s'en prenait encore à l'administration Bush la semaine dernière au sommet Europe-Amérique, en lui reprochant «les mesures prises (les aides financières, ndlr) dans le domaine de l'acier, du bois et de l'agriculture», le président français a tout fait cette fois pour relativiser les malentendus. Il a reconnu avoir discuté du refus américain de signer le protocole de Kyoto sur l'effet de serre ou du problème des échanges commerciaux, mais a précisé de façon énigmatique que, «sur le problème des subventions agricoles, le président