La jupe bleu marine arrive juste au-dessus du genou. Anne-Marie Raffarin semble le regretter dŽjˆ. Elle tire dessus avec ses deux mains, bien droite, comme une petite fille sage. L'Žpouse du nouveau Premier ministre peine ˆ ?tre ˆ l'aise dans sa nouvelle condition. ÇJ'apprends en marchant. Quand il faut y aller, il faut y allerÈ, soupire-t-elle, rŽsignŽe. La nomination de son Žpoux ˆ Matignon ne lui a procurŽ Çaucune joie. J'ai tout de suite mesurŽ le niveau de contraintesÈ : la pression, les horaires infernaux, les obligations liŽes ˆ la fonction. M?me si la pŽriode est favorable, puisque leur fille unique, Fleur, a quittŽ la maison pour aller Žtudier en Angleterre.
DiscrŽtion. En 1995, lorsque son mari avait ŽtŽ nommŽ ministre des PME dans le gouvernement d'Alain JuppŽ, elle avait fait la f?te. ÇOn Žtait heureux. C'Žtait pour lui l'aboutissement d'une carri?re, il Žtait rŽcompensŽ de tous les efforts qu'il avait faits.È Le 6 mai dernier, le champagne n'a pas ŽtŽ dŽbouchŽ chez les Raffarin. ÇPremier ministre, on n'y avait jamais pensŽ, c'est tropÈ, assure-t-elle. Conseill?re municipale ˆ Chasseneuil-du-Poitou et petite main ˆ l'association Giscardisme et ModernitŽ, Anne-Marie Raffarin passe tous les jours ˆ Matignon o? elle dispose d'un bureau et d'un secrŽtariat particulier. Plut™t du genre timide et rŽservŽ, elle suivra son Žpoux le plus discr?tement possible. ÇJ'ai toujours ŽtŽ cachŽe, je n'ai jamais voulu ?tre en avant. Moins on me demande, mieux je me porte. La vie mond