Washington
de notre correspondant
Coleen Rowley n'est ni une tête de linotte, ni une frondeuse née. Juriste du FBI de Minneapolis (Minnesota), elle est employée par l'agence depuis vingt et un ans, et a la réputation d'être travailleuse et disciplinée. Mais depuis plusieurs mois elle en veut à sa hiérarchie et, prenant le risque de briser sa carrière, elle a décidé de témoigner. Elle a envoyé la semaine dernière une lettre de 13 pages, très virulentes, au directeur du FBI, Robert Mueller, avec copie à des sénateurs. Selon elle, si l'on avait pris au sérieux dès août 2001 les informations de son équipe concernant le Français Zaccarias Moussaoui qui venait d'être arrêté dans le Minnesota, il aurait été possible d'arrêter quelques-uns des terroristes impliqués dans les attentats du 11 septembre.
En plein débat sur l'aveuglement des services de renseignement américains, cette lettre, publiée in extenso par Time Magazine, constitue l'accusation la plus directe contre l'inaction du FBI avant le 11 septembre.
Puzzle. De plus en plus de parlementaires réclament la création d'une commission d'enquête indépendante, afin de comprendre pourquoi le FBI et la CIA ont été incapables d'assembler un puzzle dont ils détenaient manifestement plusieurs pièces : les informations de Minneapolis sur Moussaoui, le rapport du FBI de Phoenix (Arizona) sur la présence suspecte de Proche-Orientaux dans des écoles de pilotage, la découverte par la CIA qu'Al-Qaeda préparait des détournements d'avions...
Colee