Pratica di Mare envoyé spécial
Le décor en carton-pâte commandé pour l'occasion par Silvio Berlusconi offre un saisissant résumé du sommet qui a réuni hier près de Rome les chefs d'Etat et de gouvernement des dix-neuf nations de l'Otan et de la Russie : «tout dans l'apparence, rien dans la substance», ironise un diplomate européen. Pour cette réunion censée enterrer une énième fois la guerre froide et lancer des «relations renouvelées» avec ce qui reste de l'empire soviétique, le président du Conseil italien avait fait bâtir sur la base aérienne de Pratica di Mare, cernée par 15 000 policiers et militaires, un petit palais blanc, avec un étage factice orné d'ogives en trompe l'oeil. Des statues antiques empruntées à des musées parachevaient l'aspect très péplum des lieux.
Nouvel organe. Pour la première fois, un chef d'Etat russe a siégé entre le Premier ministre portugais, José Durão Barroso, et le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. Rien ne distingue donc plus formellement Vladimir Poutine de ses homologues au sein de l'Alliance atlantique. Mais il ne faut pas s'y tromper : la Russie n'est pas membre de l'Otan et n'a aucun pouvoir de bloquer ses décisions. Elle est simplement associée à la décision au sein d'un nouvel organe ad hoc, le «Conseil Otan-Russie», sur quelques ques tions soigneusement listées : le terrorisme et la «gestion de crise», les opérations de maintien de la paix ou la maîtrise de l'armement.
La «déclaration de Rome», signée hier, n'est en fait