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Libération

L'élargissement européen bute sur Kaliningrad

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L'enclave, coincée entre Pologne et Lituanie, resterait coupée de la Russie.
publié le 29 mai 2002 à 23h37

Moscou de notre correspondante

Le sommet Union européenne-Russie, qui s'ouvre aujourd'hui à Moscou, risque d'être assombri par le casse-tête de Kaliningrad. Cette enclave russe de 15700 km2, tête de pont militaire coincée entre la Lituanie et la Pologne, perçoit l'élargissement de l'UE comme l'abaissement d'un nouveau rideau de fer. A partir de 2004, les Russes devront disposer d'un visa de transit pour se rendre de Kaliningrad en Russie. Ainsi en a décidé l'UE en rejetant, le 15 mai, une proposition russe prévoyant de créer, entre cette enclave et la Russie, des couloirs de transit routiers et ferroviaires passant par la Pologne et la Lituanie. L'idée était de faire circuler des trains à grande vitesse sans arrêt, comme ceux qui reliaient Berlin-Ouest à l'Allemagne de l'Ouest avant la chute du Mur.

Irrecevable. Pour Moscou, le refus du régime des visas est une question de principe. «Devoir être muni d'un visa étranger pour aller de Russie en Russie est une violation de la souveraineté du pays», explique Valéry Oustiougov, représentant de Kaliningrad au Conseil de la Fédération (chambre basse du Parlement) où il préside la commission spéciale pour les relations avec l'Union européenne. Cette position a été jugée irrecevable par l'UE dont le représentant à Moscou, Richard Wright, souligne que «chaque pays, en l'occurrence la Pologne et la Lituanie, a le droit de décider des réglementations sur son territoire». «Il ne s'agit pas seulement du problème de la souveraineté de la Rus