Menu
Libération

Les appelés autrichiens gardent le «mur de Schengen»

Article réservé aux abonnés
A la frontière orientale de l'Europe, de jeunes soldats font la chasse aux immigrés clandestins.
publié le 30 mai 2002 à 23h38

Frontière austro-slovaque

de notre envoyé spécial

Adroite, un bout de terre à l'abandon, barré au loin par un bosquet de sapins. A gauche, un champ de maïs, à l'infini. Devant eux, à portée du fusil automatique qui pend à leur épaule, une dizaine de chênes rachitiques au milieu d'une plaine désespérément vide. «Depuis quatre semaines que je suis là, je n'ai encore attrapé personne», avoue Markus, penaud. Daniel, son collègue de solitude, admet avoir «eu plus de chance. La première nuit que j'ai passée sur la frontière, moi et mon camarade, nous avons réussi à capturer dix clandestins ! Mais depuis, soupire ce jeune soldat de 19 ans, il ne s'est rien passé.» Originaires du Tyrol, Markus et Daniel font partie des 2 200 appelés du contingent en poste, tout au long de la frontière orientale. Leur mission : empêcher toute entrée illégale sur le territoire autrichien. Lequel compte 1 420 km de frontières terrestres avec des pays d'Europe de l'Est (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie) et constitue un lieu de passage privilégié pour tout étranger désirant pénétrer dans l'espace Schengen. En 2001, 48 659 personnes se sont fait arrêter pour passage illégal de la frontière. Un chiffre deux fois et demi supérieur à celui de 1998.

Rideau de fer. Sur les seuls 460 km confiés à la surveillance des jeunes appelés (le reste des frontières autrichiennes est contrôlé par une unité de gendarmes spécialisés), environ 11 000 personnes ont été arrêtées l'an dernier, dont 7 660 Afghans. L