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Libération

Tollé contre les «pleins pouvoirs» du FBI

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Les défenseurs américains des droits civiques crient à l'espionnite.
publié le 1er juin 2002 à 23h47

New York de notre correspondant

«Le FBI a des nouveaux pouvoirs qui menacent le coeur de notre Constitution. Il ne s'agit pas d'améliorer la sécurité mais de nous rendre moins libres.» Dans un communiqué cinglant, la puissante Union américaine des libertés civiques (Aclu) s'est jointe vendredi aux nombreuses critiques qui se sont élevées aux Etats-Unis contre les nouvelles prérogatives accordées la veille au Bureau fédéral par le département de la Justice.

Sans mandat. Largement mis en cause depuis plusieurs jours pour son incapacité à prévenir les attentats du 11 septembre, le FBI avait déjà annoncé une vaste restructuration. Mais, jeudi soir, il est allé encore un peu plus loin : dans une conférence de presse à Washington, l'Attorney General (ministre de la Justice) John Ashcroft a déclaré que le FBI aurait désormais toute latitude pour infiltrer ses agents dans toutes les réunions publiques, afin de collecter des renseignements.

Les agents pourront également effectuer sans mandat toutes sortes de recherches sur Internet, pour identifier des sites ou des individus suspects. Enfin, ils pourront lancer ou rouvrir des enquêtes au niveau local, sans avoir à obtenir d'autorisation du quartier général de Washington. «Il s'agit de donner l'avantage à la justice face au terrorisme», a assuré Ashcroft, aussitôt soutenu par Bush.

«Plus de limites». Vendredi toutefois, politiciens et associations de défense des droits individuels s'inquiétaient de ces «pleins pouvoirs», évoquant un retou