L'accusation portée par le parquet de Bari, dans les Pouilles (Italie), contre le leader monténégrin Milo Djukanovic est lourde : «participation à association mafieuse pour contrebande de cigarettes». La justice a officiellement reconnu avoir ouvert une enquête sur le président de cette petite République de 600 000 habitants, qui forme avec la Serbie (8 millions d'habitants hors Kosovo) la République fédérale de Yougoslavie (RFY). Cet apparatchik «quadra», qui fut un protégé de Slobodan Milosevic avant de s'afficher comme indépendantiste et de se rallier dès 1995-1996 aux Occidentaux, serait «un des rois de la blonde».
Pas d'impunité. Mille tonnes de cigarettes arriveraient chaque mois sur les côtes des Pouilles. Après avoir recueilli de nombreux éléments de preuve ces derniers mois, le parquet de Bari a obtenu à la fin de la semaine dernière le feu vert du ministère italien des Affaires étrangères. Le Monténégro n'étant pas un Etat internationalement reconnu, son Président ne bénéficie d'aucune impunité. Les autorités monténégrines ont aussitôt accusé Rome de mener une campagne de «déstabilisation» et de «pressions» con tre leur Président. La Serbie et le Monténégro doivent prochainement adopter la nou velle constitution de l'Union de Serbie et du Monténégro, l'Etat qui va remplacer la RFY. Mais nombre de Monténégrins rêvent toujours d'une indépendance pure et simple qui inquiète Européens et Américains. Djukanovic hésite. En tout cas, l'avertissement est clair : il figure e