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Libération

Les réfugiés nord-coréens indésirables en Chine

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Même les ambassades occidentales leur sont fermées.
publié le 3 juin 2002 à 23h48

Pékin de notre correspondant

Dans un pays voisin de la Chine, un groupe de transfuges nord-coréens était attendu ces derniers jours après avoir traversé clandestinement deux frontières et l'immensité chinoise. Il n'est jamais arrivé, apparemment intercepté en route par la police chinoise. Si tel est le cas, ces réfugiés seront renvoyés en Corée du Nord, en vertu des accords qui lient Pékin à son allié de Pyongyang. Parmi eux, un enfant de 3 ans, que sa mère en fuite avait mis au monde en Chine avant de se retrouver, sans son bébé, à Séoul. L'enfant sera sans doute renvoyé en Corée du Nord.

Dans les coulisses de cette Asie du Nord-Est où les frontières ont encore un sens, une guerre de l'ombre se livre, dont les victimes sont des centaines de réfugiés nord-coréens régulièrement renvoyés vers un pays dont tout le monde s'accorde pourtant à penser qu'il est l'un des plus répressifs de la pla nète, sinon le pire. Mais personne, en revanche, pas même l'administration Bush prom pte à dénoncer le régime de Pyongyang au sein de l'«axe du mal», ne semble prêt à prendre leur défense.

Embarras général. La multiplication des demandes d'asile politique dans les missions diplomatiques étrangères en Chine, depuis deux mois, a permis de lever un petit coin de voile sur le sort de ces réfugiés ­ entre 100 000 et 300 000, selon les estimations ­ qui ont la malchance d'avoir pour seule porte de sortie de cette dictature son seul ami étranger... Mais ces coups d'éclat n'ont pas suffi à émouvoir u