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Libération

Syrie: Riad Turk muet à son procès

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Le plus vieil opposant refuse de répondre à la cour.
par Salwa EL HARCHALI
publié le 3 juin 2002 à 23h47

Riad Turk, opposant historique au régime syrien, livre sans doute son dernier combat pour la démocratie devant la Cour de sûreté de l'Etat, un tribunal d'exception dont l'accès a été interdit au public. Cet avocat de 71 ans est jugé pour cinq chefs d'accusation qui peuvent lui valoir entre un an de prison et la perpétuité.

Le procès, qui s'était pourtant ouvert en audience publique le 28 avril, se poursuit depuis à huis clos. Résultat : seuls ses avocats, sa famille et un correspondant de l'agence officielle syrienne Sana, peuvent suivre les débats. Ces derniers ont été ajournés à quatre reprises, Riad El Turk refusant de répondre à une Cour dont il conteste la compétence. Il entend d'ailleurs s'en tenir à cette stratégie aussi longtemps que journalistes indépendants et diplomates ne seront pas autorisés à assister aux audiences.

Riad Turk, qui dirige le Parti communiste syrien (interdit), est l'un des principaux et plus anciens opposants au régime. Emprisonné une première fois en 1980 et placé à l'isolement sans être jamais jugé pendant plus de dix-sept ans, il a été libéré en 1998, à la veille d'une visite du président Hafez al-Assad en France. Depuis, le vieil opposant n'avait cessé de dénoncer le régime dictatorial d'Assad, lui reprochant de consi dérer la Syrie comme «une propriété personnelle». Et d'ironiser sur le principe de «république héréditaire» qui a permis, en juillet 2000, à Bachar al-Assad de monter sur le «trône» présidentiel «légué» par son père. Lors d'un dé