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Libération

Nouvelles charges contre la CIA

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L'agence aurait repéré deux des pirates avant le 11 septembre.
publié le 4 juin 2002 à 23h49

Washington

de notre correspondant

Les responsables du FBI et de la CIA sont dans leurs petits souliers. A partir d'aujourd'hui, ils seront interrogés devant le Congrès, où ils devront expliquer pourquoi, malgré l'existence de nombreux indices, ils ont été incapables de prévenir les attentats du 11 septembre. Ces auditions ont été précédées par un festival de révélations sur les bévues commises par les deux agences. La dernière, livrée dimanche par Newsweek et quelques quotidiens, est très troublante : selon le magazine, la CIA avait déjà à l'oeil deux des 19 pirates, mais lorsque ceux-ci sont allés aux Etats-Unis pour y suivre des cours de pilotage elle s'est abstenue d'en parler aux services de l'immigration, l'INS comme au FBI.

Décrédibilisés. Cette nouvelle affaire, après la lettre de Coleen Rowley (l'agent du FBI du Minnesota qui a accusé ses supérieurs d'avoir négligé ses informations concernant le comportement du Français Zacarias Moussaoui), a achevé de décrédibiliser les services de renseignements américains. Sans attendre, le vice-président de la Commission du renseignement du Sénat, le républicain Richard Shelby, a dénoncé hier les «défaillances énormes» de la CIA. Shelby réclame depuis longtemps la tête du directeur de l'agence de contre-espionnage, George Tenet, nommé sous Bill Clinton.

L'histoire commence en janvier 2000 dans un appartement à Kuala Lumpur, en Malaisie, où une douzaine de membres d'Al-Qaeda se sont donné rendez-vous. La CIA a eu vent de la réunion se