Moscou de notre correspondante

Les autorités russes ont présenté hier à Moscou un plan prévoyant le retour chez eux avant l'hiver des quelque 150 000 Tchétchènes déplacés par la guerre dans la petite république russe voisine d'Ingouchie. «Aucun retour ne sera forcé», a assuré Vladimir Elaguine, ministre russe de la Reconstruction sociale et économique de la Tchétchénie. Le responsable a expliqué qu'un programme avait été mis au point avec les autorités prorusses de Tchétchénie et d'Ingouchie, afin d'assurer emploi, logement et sécurité aux personnes qui seraient volontaires pour rentrer. 8 000 personnes se sont déjà inscrites sur des listes, a ajouté le ministre, soulignant qu'«il était déjà clair que 40 000 déplacés ne reviendraient pas en Tchétchénie».

Séparatistes. Les problèmes de sécurité étant l'une des principales préoccupations des déplacés, le ministère de l'Intérieur doit nommer un responsable chargé de superviser les opérations. «Beaucoup de familles craignent de rentrer avec des jeunes de 20 ans, qui sont susceptibles d'être arrêtés à tout instant. Les responsables du ministère de l'Intérieur devront réfléchir à un système où les chefs de village s'occuperont de ces jeunes et assureront l'ordre», a ajouté le ministre, prônant la généralisation des milices de village, afin d'empêcher l'intrusion des séparatistes. Il a reconnu que les «opérations de nettoyage», régulièrement dénoncées par les défenseurs des droits de l'homme, donnaient lieu à des «abus» en dépit des