Chantera, chantera pas ? Les Britanniques étaient hier soir suspendus aux lèvres de leur souveraine. A la tombée de la nuit, Elizabeth II se tenait assise dans sa loge, aussi raide et royale qu'à l'accoutumée, lorsque le mégaconcert rock organisé en son honneur, dans les jardins de Buckingham Palace, a commencé. La presse tabloïde, toujours méchante langue, affirme qu'elle portait des boules Quiès, afin de protéger ses oreilles contre le fracas des décibels et les rengaines inconvenantes. Mais, à l'issue du spectacle, elle devait monter sur scène. La rumeur lui prêtait même l'intention de fredonner avec une brochette de rock stars la chanson culte des Beatles : All You Need Is Love.
Ses sujets lui reprochaient d'être froide, guindée, distante. A l'occasion de son jubilé d'or, la reine s'est lancée dans une grande offensive médiatique. Après cinquante ans passés sur le trône d'Angleterre, la voilà soudainement plus souriante, plus proche, plus humaine. Sur le conseil de ses experts en communication, elle sort de ses sentiers fléchés, se mêle à la foule, converse avec des gens ordinaires. Selon ses courtisans, elle envisagerait pour la première fois d'embrasser Charles, son prince de fils, en public. Depuis samedi, son palais, monument massif et grisâtre, a été reconverti en salle de concerts. Autant de gestes destinés à rapprocher les Windsor des Britanniques.
Dépoussiérer. Associée à une Angleterre blanche, provinciale, anglicane et plutôt âgée, Elizabeth II s