Berlin de notre correspondante
Le vieux couple franco-allemand s'est trouvé une nouvelle mission : tenter de définir une «bioéthique mondiale». C'est-à-dire imposer un minimum de règles internationales pour éviter une menace devenue très réelle du fait des progrès des biotechnologies : se réveiller demain avec des humains fabriqués «sur mesure», par sélection génétique ou clonage. «Ce dont il s'agit, c'est rien moins que l'avenir de l'espèce humaine», dramatisait lundi le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, inaugurant à Berlin une conférence de deux jours à laquelle Berlin et Paris avaient convié quelque 70 scientifiques de pays dit «émergents» comme la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, les Philippines, la Corée, le Pakistan... ou d'autres comme Israël, l'Australie ou l'Islande. Tous ont pour point commun de développer la recherche biotechnologique de pointe.
Plaidoyers. La France et l'Allemagne, qui viennent d'adopter des législations restrictives, limitant la recherche sur les cellules souches d'embryons et interdisant tout clonage (même à usage «thérapeutique»), craignent que ces pays, ne s'embarrassant pas de scrupules, les doublent ou finissent par fa bri quer des «monstres». Craintes étayées par les plaidoyers d'ora teurs australiens, coréens, philippins ou indiens en faveur de la recherche sur les cellules d'embryons ou pour le clonage «thérapeutique». Le philoso phe philippin Leonardo De Castro, membre du comité de bioéthique de l'Unes