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Sida: l'ONU met en garde la Chine

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Malgré un rapport alarmant, Pékin tente de minimiser et tarde à réagir face à l'ampleur de l'épidémie.
publié le 5 juin 2002 à 23h50

Pékin de notre correspondant

Tout est dit dans le titre : «Sida en Chine : le danger du Titanic»... Un nouveau rapport de l'Onusida, l'organisation des Nations unies spécialisée dans la lutte contre le virus HIV, se veut délibérément alarmiste, estimant que le pouvoir chinois n'a pas encore pris la mesure de la gravité de l'épidémie dans le pays le plus peuplé au monde, se contentant, comme le Titanic, d'observer la partie visible de l'iceberg.

Trompeuses. Ce document, auquel Libération a eu accès, va droit au but : «D'ici deux ans, la Chine pourrait compter plus de contaminations par le virus HIV que n'importe quel autre pays au monde.» Actuellement, le gouvernement reconnaît 800 000 cas de contamination, un chiffre notoirement sous-estimé, selon les experts. L'onu se con tente de qualifier les statistiques d'«incertaines», et estime qu'elles sont «trompeuses» si on les compare à la taille du pays, alors que, dans certains secteurs, l'épidémie peut faire des ravages.

Les auteurs du rapport résument ainsi la situation : «La Chine est au bord d'une catastrophe qui pourrait provoquer d'inimaginables souffrances humaines, des pertes économiques et un désastre social. Nous assistons à un développement du sida dans des proportions incroya bles, une épidémie qui exige une réponse urgente et adéquate, qui, pour l'instant, n'arrive pas. Malheureusement, la prise de conscience du virus HIV ne s'est accrue que modestement ces dernières années. Des millions de Chinois n'ont jamais entendu