Washington de notre correspondant
John Pike est le directeur de Globalsecurity.org, un centre de recherche basé à Washington, spécialisé sur les questions de défense et de renseignement.
Le Congrès organise des auditions pour tenter de comprendre pourquoi le FBI ou la CIA n'ont pas vu venir le 11 septembre. Que va-t-il en ressortir ?
Une grande partie relève du théâtre politique. Il s'agit pour les hommes politiques d'accrocher les caméras et les titres des journaux. Si l'on s'en tient aux quelques annonces concrètes le doublement des effectifs antiterroristes au FBI, la décision prise par le département de la Justice de prendre les empreintes digitales de 100 000 étrangers, l'augmentation massive du budget des opérations secrètes de la CIA, etc. on peut être sûr que des changements massifs sont en train de s'opérer aux Etats-Unis au sein des agences de renseignements et de sécurité.
S'agit-il d'un simple renforcement des moyens ou d'un bouleversement du mode de fonctionnement des services ?
Pour chaque information rendue publique, il y a des douzaines d'autres éléments tout aussi importants qui ne le sont pas. Une série de défaillances, ayant eu lieu avant le 11 septembre, ont été révélées depuis quelques mois. On a insisté sur le fait que certains services ont gardé pour eux des informations. Ce qui n'a pas été décrit, ce sont les procédures qui ont amené ces services à agir ainsi. Prenez l'exemple de Zaccarias Moussaoui [le Français soupçonné d'avoir trempé dans le complot