Ebranlées. Les ONG ont reçu en pleine figure les déclarations de Sylvie Brunel (ex-présidente d'Action contre la faim) sur le «business» de l'humanitaire (Libération du 7 mars). Des propos jugés injustes par la quasi-totalité des organisations non-gouvernementales, mais qui les obligent aujourd'hui à procéder à un examen de conscience.
Le magazine la Vie organisait, mercredi dernier à Paris, un colloque consacré aux «dérives» de l'humanitaire. Au menu : transparence, professionnalisation, rapports des ONG avec les Etats. Autant de questions sensibles pour des associations dont les budgets ont explosé depuis plus de dix ans avec la manne financière déversée par les gouvernements occidentaux et surtout l'Union européenne (par le biais de son agence Echo).
Polémique. «Nous sommes confrontés à une vraie crise de croissance, reconnaît Philippe Chabasse, de Handicap international. Pendant des années, tout ce que nous faisions était extraordinaire. Aujourd'hui, nous sommes victimes d'un retour de balancier.» La polémique s'est focalisée sur l'inflation des salaires. Directement mise en cause, ACF a envoyé un courrier à 280 000 de ses donateurs dans lequel elle justifie la nécessité d'engager «des collaborateurs très compétents et des spécialistes de bon niveau». Lesquels, poursuit-elle, ont besoin «de vivre et de faire vivre leur famille». ACF a également prévu de publier dans son prochain rapport d'activités les montants du salaire le plus élevé et du plus faible. Même réaction chez