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Libération

Violente riposte israélienne contre le QG d'Arafat

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Paris et Washington ont critiqué le raid de Tsahal à Ramallah.
publié le 7 juin 2002 à 23h51

Ramallah envoyée spéciale

«Où est Yasser Arafat ?» Au deuxième étage de la Moukata'a, siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, un homme en uniforme, les yeux un peu hagards, gesticule dans les gravats derrière une vitre criblée de balles. D'un geste de la tête, il indique le premier étage. «Il est juste en dessous, il dort... La nuit a été dure.» De l'avis d'une Palestinienne qui habite non loin de là, jamais les bombardements israéliens sur les bureaux de Yasser Arafat n'ont été aussi intenses qu'hier quand Tsahal a envahi les lieux de 2 heures à 8 heures du matin en représailles au sanglant attentat de Megiddo qui, la veille, avait causé la mort de dix-sept Israéliens près de Haïfa.

Du vaste quartier général qui coiffait la colline comme une couronne, il ne reste qu'un bâtiment, celui où dort et travaille le raïs. Yasser Arafat y est apparu rapidement en début de matinée, les traits tirés par une nuit sans sommeil. «Personne ne pourra vaincre le peuple palestinien !», a-t-il clamé comme un homme ivre de bruit et de fureur, avant de montrer sa chambre à coucher touchée par le raid.

Attaque. S'ils l'avaient voulu, les dirigeants israéliens auraient très bien pu éliminer le leader palestinien hier. L'attaque, au cours de laquelle un membre de sa garde présidentielle a été tué, a été menée violemment jusqu'au seuil de ses appartements. Là, la porte d'entrée n'existe plus, remplacée par des sacs de sable empilés, l'ascenseur est bloqué, l'escalier jonché d'immondices, des bou