Le Premier ministre turc, Bülent Ecevit, 77 ans, a encore accru les doutes sur sa capacité à gouverner en renonçant, hier pour raison de santé, à participer à une réunion cruciale convoquée par le chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer, pour tenter de dégager un consensus sur les réformes à mener en vue d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Union européenne. L'absence de l'homme fort de la politique turque, gravement malade depuis des semaines, a redoublé les craintes d'instabilité et la perspective d'élections anticipées, à un moment où le pays lutte contre une grave crise économique.
Coalition. Le vieux leader socialiste et nationaliste Ecevit dirige depuis trois ans un hétéroclite gouvernement de coalition avec l'extrême droite nationaliste et la droite libérale. «Ce sommet était le dernier test pour sa survie politique», a affirmé un diplomate européen, soulignant que, «s'il ne peut plus participer à une réunion aussi importante, on voit mal comment on peut conclure qu'il peut diriger le pays».
Réformes. La Turquie doit poursuivre la mise en oeuvre d'un programme d'ajustement sous la houlette du FMI, avec une aide massive de 16 milliards de dollars de prêts. Elle doit aussi progresser dans les réformes nécessaires pour intégrer l'UE abolition de la peine de mort, octroi de droits culturels aux Kurdes. «La santé du Premier ministre n'est plus un problème personnel, mais un problème d'Etat. La Turquie ne peut se permettre de perdre du temps. Il faut prendre les mesures n