Sous la pression de Washington, l'Inde a annoncé hier qu'elle rouvrait son espace aérien aux avions civils pakistanais, levant ainsi une sanction décidée en décembre. C'est la première étape d'une désescalade entre les deux voisins d'Asie du Sud, sur le pied de guerre depuis quatre semaines.
«Infiltrations». Le Pakistan a accueilli prudemment mais positivement le geste de New Delhi, envisageant des mesures réciproques tout en indiquant qu'il reste beaucoup à faire pour normaliser les relations. Pour justifier cette décision, Nirupama Rao, porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, a relevé «certaines indications» confirmant une «diminution des infiltrations» au Cachemire. L'Inde accuse le Pakistan de faciliter le passage de terroristes sur son territoire. Cette annonce intervient à la veille de l'arrivée du secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, qui a prévu des entretiens, en principe mercredi à New Delhi et jeudi à Islamabad.
Danger. Selon des diplomates occidentaux à New Delhi, «un processus de désescalade est enclenché, mais il sera graduel», car l'Inde continue de se méfier du président pakistanais et «ne veut pas baisser la garde tout de suite». Avant son départ pour une tournée dans le Golfe, le général Musharraf, président du Pakistan, avait estimé lundi que le danger de guerre avec l'Inde ne serait «pas écarté» tant que les deux armées seraient regroupées aux frontières. Environ un million d'hommes sont massés de part et d'autre de la fronti