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Libération

Un haut responsable assassiné en Serbie

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Bosko Buha avait été promu par le nouveau pouvoir.
publié le 11 juin 2002 à 23h54

La Serbie renoue avec les vieux démons qui avaient marqué la fin du règne de Slobodan Milosevic : les règlements de comptes sanglants. Un haut responsable du ministère de l'Intérieur a été assassiné, dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu'il sortait d'un hôtel de Belgrade.

Collusion. Le général Bosko Buha, 43 ans, a été touché de trois balles dans la poitrine, tirées par deux inconnus qui ont réussi à prendre la fuite. Responsable d'une brigade de police à Belgrade sous Milosevic, Bosko Buha avait refusé de réprimer les manifestations qui avaient conduit à la chute de «Slobo» à l'automne 2000. Buha avait été promu par le nouveau régime, d'abord à la tête de la police de Belgrade, puis à l'Intérieur.

Si les mobiles de son assassinat restent pour l'instant nébuleux, Bosko Buha apparaissait gênant à plus d'un titre. Il avait officié au Kosovo durant les bombardements de l'Otan.

Hier, le Tribunal pénal international de La Haye, où Milosevic comparaît depuis février, a cependant indiqué que Buha ne figurait pas sur la liste officielle des témoins appelés à déposer à son procès.

Buha se vantait, par ailleurs, de détenir des éléments sur la collusion entre l'ancien pouvoir et le «crime organisé». Sa mort s'inscrit dans la lignée des meurtres non élucidés d'anciens proches de Milosevic : le chef de milice Arkan en janvier 2000, le ministre yougoslave de la Défense Pavle Bulatovic en février 2000, le directeur de la compagnie nationale d'aviation JAT Zivorad Petrovic en avril 2000.

Cr