«C'est le moment ou jamais de résoudre la question du Cachemire», explique à Libération un proche du Président pakistanais, le général Pervez Musharraf. L'homme n'a pas sa langue dans la poche. S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, celui-ci reconnaît ce que Islamabad dément officiellement que son pays a bel et bien fourni toute sorte de soutiens aux combattants islamistes étrangers qui s'abritent au Cachemire pakistanais et effectuent des opérations au Cachemire indien en traversant la ligne de contrôle. «On leur a même donné des passeports pakistanais, ce qui fait qu'ils peuvent aller et venir sans soucis... Le Pakistan, en la matière, a fait une grande erreur.» Aujourd'hui, poursuit-il, le gouvernement pakistanais souhaite sortir de ce double jeu qui dure depuis une dizaine d'années. Islamabad ne peut plus, comme il le faisait, mener une guerre par procuration en entraînant des militants islamistes étrangers aux côtés de Cachemiris et en facilitant leur infiltration au Cachemire indien. «La guerre antiterroriste menée par les Etats-Unis a changé la donne. Les islamistes sont aujourd'hui la cible partout dans le monde... Pour le Pakistan, cette politique est devenue intenable.» Une vraie impasse, d'autant qu'Islamabad a commis, selon lui, une autre «erreur», «en ne soutenant pas de véritable alternative politique au mouvement militant cachemiri».
Virage. Le gouvernement pakistanais est aujourd'hui, assure cette source, prêt à opérer un virage. «Les camps d'entraînemen