à Luxembourg
«L'Europe passoire, c'est fini» : tel est le mot d'ordre que le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar entend faire valider par le Conseil européen qu'il présidera dans une semaine à Séville. Comme Jean-Marie Le Pen s'en félicite de façon narquoise, la forte poussée de l'extrême droite au premier tour de la présidentielle française, le 21 avril, tout comme les succès des partis populistes aux Pays-Bas, après le Danemark, l'Italie ou l'Autriche, ont catapulté le thème de l'immigration au premier rang des priorités de l'Union. Le nouveau Premier ministre portugais, José Manuel Durao Barroso, a même estimé, le 7 juin, que c'est «aujourd'hui le problème principal de l'Union», l'immigration illégale «étant en train de mettre en cause la stabilité de certains systèmes politiques»... Réunis hier à Luxembourg, les ministres de l'Intérieur des Quinze ont donc bouclé dans l'urgence un plan d'action, qui devra être ratifié à Séville, incluant la création, à terme, d'un «corps européen de gardes-frontières» (lire ci-contre).
Caricatural. Même si le ministre suédois Jan Karlsson clamait hier que «ce n'est pas aux xénophobes de fixer notre calendrier», pour l'instant, le «problème» immigration est donc traité sous son seul angle répressif. De ce point de vue, la proposition anglo-espagnole d'instaurer des sanctions frappant les pays d'émigration qui ne collaboreraient pas suffisamment pour enrayer le départ de leurs ressortissants est caricaturale. Cette idée de conditi