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Libération

Le clerge americain s'avoue malade du sexe

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Les évêques votent l'exclusion des prêtres coupables d'abus.
publié le 15 juin 2002 à 23h57

Washington

de notre correspondant

C'est un grand hôtel de Dallas, au Texas, qui a servi de cadre au plus spectaculaire acte de repentance collective de l'histoire de l'Eglise catholique. Là, dans une grande salle, près de 300 évêques en robe noire, figés et recueillis, ont écouté les victi-mes d'actes pédophiles com mis par des prêtres, ils ont reconnu leurs fautes, demandé pardon. Les télévisions ont retransmis, souvent en direct, une partie des discours et témoi-gnages. CNN avait pour l'occasion concocté un de ses bancs-titres dont elle a le secret : les mots «Church Sex Crisis» (Crise sexuelle dans l'Eglise) scintillant dans une lumière divine tombant d'un vitrail, avec, en fond sonore, des chants grégoriens.

Jeudi, dans un discours d'ouverture extrêmement abrupt, le président de la conférence épiscopale Mgr Wilton Gregory (évêque de Belleville, dans l'Illinois) a plaidé coupable sans chercher aucune circonstance atténuante : «Nous som mes ceux qui, par ignorance ou par manque de vigilance, ou encore, Dieu nous pardonne, en toute connaissance de cause, avons maintenu dans leur ministère des personnes ayant exercé des sévices sexuels sur des enfants ; ceux qui les avons nommés dans d'autres communautés où ils ont continué leurs abus. Nous sommes ceux qui ont choisi de ne pas rapporter les actions criminelles commises par des prêtres aux autorités. Nous sommes ceux qui nous sommes souciés davantage de prévenir le scandale que de chercher à prévenir ces abus...»

Traumatisés. Pui