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Libération

Tony Blair, roi du marketing et de l'effet boomerang

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Il est accusé de vouloir manipuler l'opinion.
publié le 17 juin 2002 à 23h58

Tony Blair a-t-il tenté de profiter des obsèques de la reine mère pour faire un coup publicitaire ? Le 5 avril, le Premier ministre britannique, toujours soucieux de son image, voulait accueillir lui-même le cortège funéraire et se rendre à pied de sa résidence, le 10, Downing Street, au grand hall de Westminster, histoire de serrer au passage quelques centaines de mains. Sir Michael Willcocks, l'huissier de la chambre des Lords, en charge du protocole, a décliné la proposition. Conformément à la tradition, le cercueil a été réceptionné par les deux présidents du Parlement. Cette question de préséance peut paraître futile. En Grande-Bretagne, elle est devenue une véritable affaire d'Etat qui menace toute la stratégie de communication du gouvernement.

En avril, le leader travailliste avait poursuivi devant la Commission déontologique de la presse trois journaux, le Evening Standard, le Spectator et le Mail on Sunday, qui l'avaient accusé de vouloir jouer la vedette en plein deuil royal. La semaine dernière, il a dû retirer sa plainte. L'huissier, connu sous son ancien titre de Black Rod (verge noire), aurait confirmé devant la Commission la version des trois journaux : c'est «100 % la vérité». Depuis, Downing Street semble pris de panique et a publié vendredi un document de 29 pages pour se disculper de toute tentative de détournement de cadavre.

Manoeuvres. Une fois de plus, le New Labour doit répondre de l'accusation de manipuler les esprits. «C'est le bon mo