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Libération

La CDU réconciliée attend septembre et Stoiber

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A trois mois des législatives, les chrétiens-démocrates allemands, en congrès, rêvent d'un retour au pouvoir.
publié le 18 juin 2002 à 23h59

Francfort-sur-le-Main

envoyée spéciale

Ce fut un moment d'émotion hier quand Helmut Kohl est monté à la tribune du Palais des congrès de Francfort, pour s'adresser aux 1000 délégués de son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU). Depuis l'énorme scandale de 1999, lorsque le parti avait découvert avec effarement qu'il avait mis en place tout un système de comptes cachés pour gérer à sa guise des dons de provenance occulte, le chancelier de la réunification était persona non grata à la CDU.

A trois mois des législatives de septembre, alors que les chrétiens-démocrates allemands se prennent à rêver de reprendre le pouvoir, avec leur candidat Edmund Stoiber, le temps d'une réconciliation publique est venu, ont estimé les stratèges de la campagne. Pour tourner la page, ils avaient invité Kohl à parler à la tribune, tout en lui assignant un sujet bien délimité : l'anniversaire du soulèvement est-allemand du 17 juin 1953 et son rôle dans la réunification.

La voix faible, manifestement fatigué, l'ancien chancelier, âgé de 72 ans, s'est exécuté. Que les sociaux-démocrates gouvernent actuellement la ville de Berlin en alliance avec le parti héritier du SED (le parti communiste de la RDA), «c'est une trahison de notre histoire», s'est-il indigné. «Le SPD semble avoir oublié que la justice arbitraire du SED a conduit près de 200 000 de nos compatriotes dans les cellules de prison de la Stasi», a-t-il poursuivi, ranimant la vieille flamme anticommuniste. Un peu pathétique, Kohl en a aussi