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Libération

Les Etats-Unis sûrs de leur bon droit

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publié le 18 juin 2002 à 23h59

Washington

de notre correspondant

Pressions dans les capitales du monde entier, guérilla au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, loi-torpille au Congrès... Malgré la ratification, par 68 pays, du traité de Rome en1998, créant la Cour pénale internationale, les Etats-Unis continuent à se battre par tous les moyens possibles pour miner la nouvelle institution.

La CPI, qui verra officiellement le jour le 1er juillet, aura pour mission de juger les auteurs de crimes de guerre ou de génocides. Les défenseurs des droits de l'homme du monde entier y voient «la plus grande avancée des droits de l'homme depuis cinquante ans».

Mais ce n'est pas l'avis des Américains, qui ont refusé de ratifier le traité. Ils considèrent qu'il s'agit d'une atteinte intolérable à leur souveraineté et craignent une politisation de cette institution. «L'administration Bush a lancé quelque chose qui tient de la croisade ou du Jihad contre la CPI», estime Richard Dicker, directeur du programme sur la justice internationale de l'organisation Human Rights Watch.

Selon plusieurs diplomates, Washington a engagé des discussions bilatérales avec «plusieurs dizaines de pays» afin de s'assurer que les citoyens américains ne puissent un jour être déférés devant la cour.

Grosse faille. De tels accords ne sont pas contraires au traité: ils sont prévus par l'article 98-2 du texte, qui représente une faille de taille dans les fondations de la Cour internationale de justice. «Nous allons travailler avec les pays pour éviter q