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Libération

Etrange guérilla au Congo-Brazza

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Depuis le 29 mars, les attaques de rebelles ninjas se multiplient.
par Emmanuelle GREAU
publié le 19 juin 2002 à 0h00

Brazzaville correspondance

L'instant d'une journée, les habitants de Brazzaville se sont crus revenus aux heures les plus sombres de la guerre civile de 1998-1999. Vendredi, les miliciens ninjas, venus de leur fief du Pool, dans le sud du pays, ont envahi l'ouest de la capitale, terrorisant les civils, brûlant un commissariat ainsi que des maisons d'officiers. Ils ont tenté de s'emparer de l'aéroport international de Maya Maya alors que le président Denis Sassou Nguesso était en voyage à l'étranger. L'armée a repris le contrôle de la situation en fin de journée et continue de ratisser les quartiers. Les combats ont fait une centaine de morts.

Leader mystique. Depuis le 29 mars, des affrontements opposent à nouveau les troupes gouvernementales aux combattants ninjas, estimés à environ 1500. Jadis miliciens de Bernard Kolélas, l'ancien maire de Brazzaville acculé à l'exil en 1997, les Ninjas sont aujourd'hui sous la férule du pasteur Ntoumi. Leader rebelle et mystique de la dernière guerre de 1998-1999, Ntoumi est un personnage obscur et versatile. Il prône un syncrétisme religieux sectaire qui sème la terreur dans le Sud. Selon les témoignages de réfugiés, ses fidèles n'auraient pas le droit de serrer la main aux femmes. Après avoir signé les accords de paix de décembre 1999, Ntoumi exigerait maintenant d'être élevé au grade de général et d'assurer la fonction de guide spirituel de l'armée congolaise.

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