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Libération

La Turquie malade de Bülent Ecevit

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Incertitudes sur la capacité du Premier ministre à diriger le pays.
publié le 20 juin 2002 à 0h01

Ankara envoyé spécial

Le laconisme des rares communiqués officiels alimente toutes les rumeurs sur la santé physique et mentale du Premier ministre Bülent Ecevit. De quoi souffre exactement l'homme fort du gouvernement turc ? Est-il encore lucide plus que quelques heures par jour ? Les télévisions campent devant son domicile, un banal immeuble de la périphérie de la capitale que le vieux leader de la gauche nationaliste a toujours préféré à sa résidence officielle. Les diplomates évoquent «les derniers mois du second septennat de François Mitterrand» ou «l'interminable fin de règne d'Andréas Papandréou, gouvernant la Grèce depuis son lit d'hôpital». Agé de 77 ans, Bülent Ecevit, vétéran de tous les combats et de toutes les dérives d'une gauche turque jacobine et volontiers souverainiste, a cette même dimension de figure tutélaire. Et sa maladie fait peser de plus en plus d'incertitudes sur la capacité de la Turquie d'honorer ses prochains rendez-vous avec l'Union européenne...

«Monsieur Sheraton». «Nous sommes tous en clinique», titrait il y a quinze jours avec une ironie mêlée de déférence, le quotidien islamiste Yeni Safar, alors qu'Ecevit était hospitalisé pour la seconde fois en mai. Désormais en convalescence chez lui, Ecevit dit «travailler jour et nuit à son domicile» et «n'avoir ni l'intention ni le droit de démissionner». Officiellement, il a été soigné pour une côte cassée et des troubles circulatoires. Mais les images télévisées le montrant voûté et amaigri, arrivan