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Libération

Le permis de vivre en Russie de plus en plus limité

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L'immigration soumise à une nouvelle loi draconienne.
publié le 22 juin 2002 à 0h02

Moscou

de notre correspondante

La Douma a adopté vendredi en troisième et dernière lecture un texte de loi sur le statut des étrangers. Au même moment se tenait à Moscou une conférence de plusieurs organisations des droits de l'homme pour dénoncer la politique anti-immigration des autorités. La législation dans ce domaine n'avait pas été modifiée depuis l'éclatement de l'Union soviétique. L'adoption de la dernière réglementation relative au statut des étrangers remonte à 1980. La nouvelle loi, qui ne concerne pas les réfugiés, introduit, pour la première fois, les notions de permis et de carte de séjour. L'émigré qui a obtenu un permis de séjour de trois ans sera autorisé à postuler pour une carte de séjour de cinq ans, condition indispensable pour déposer une demande de naturalisation.

Crise démographique. Ce nouveau dispositif fait suite à la mise en place, en mars dernier, d'une loi sur la nationalité, très critiquée par les ONG. Lidia Grafova, membre du Conseil de coordination d'aide aux réfugiés, estime notamment qu'elle «ferme la porte pour 3 à 4 millions [des] anciens compatriotes» des ex-Républiques soviétiques désireux de s'installer en Russie et qui pourraient «sauver le pays de la crise démographique». La population, actuellement de 144 millions d'habitants, diminue chaque année de près de 1 million de personnes. De nombreux démographes estiment que seules d'importantes migrations pourraient combler le déficit de main-d'oeuvre. Selon le leader libéral Boris Nemtsov,