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Libération

Pas de virée malgache pour les barbouzes

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Paris a rattrapé au vol plusieurs mercenaires français en route pour Madagascar.
publié le 22 juin 2002 à 0h03

Après leur équipée ratée vers Madagascar, les douze mercenaires français se sont éparpillés dans la nature dès leur retour en France. Ils laissent dans leur sillage un chapelet de questions. Parti mardi de l'aéroport du Bourget, leur avion, un Falcon 900 loué à la société privée Aero Services Executive, a été bloqué ­ à la demande de Paris ­ lors d'une escale technique à Dar es-Salaam (Tanzanie), avant d'être réexpédié vers la France. Attendu au Bourget, il a finalement été dérouté sur Lyon dans la nuit de mercredi à jeudi pour soustraire au regard des curieux la petite troupe qualifiée de «Pieds Nickelés» par un diplomate français. Après les contrôles d'usage, les barbouzes, dont les identités n'ont pas été divulguées par les autorités françaises, sont repartis libres.

«Au vu du droit français, ils n'ont commis aucune infraction», argue-t-on au Quai d'Orsay. La France n'a toujours pas ratifié la Convention internationale interdisant le mercenariat, rappelle l'universitaire Olivier Hubac. Un projet de loi sur le sujet, élaboré il y a trois ans, patine au Sénat.

Dans ces conditions, ces hommes «aux intentions douteuses», selon les termes d'un diplomate, vraisemblablement fichés et surveillés par les services de renseignements, ont pu monter tranquillement à bord du Falcon 900. La société Aero Services précise d'ailleurs que «tous les contrôles légaux ont été effectués par la police des frontières» avant l'embarquement.

Confusion. Alerté après le décollage «par les autorités aéro