Engagé dans de longues tractations sur la formation d'un gouvernement de coalition, le parti de feu Pim Fortuyn vit sa première épreuve politique depuis les élections législatives. Créée en février dernier, la LPF (Liste Pim Fortuyn) a réalisé une entrée fracassante au Parlement néerlandais trois mois plus tard en raflant 26 sièges sur 150 à l'Assemblée, devenant la deuxième formation du pays.
A l'ombre de la figure tutélaire de Pim Fortuyn, assassiné dix jours avant le scrutin, le mouvement populiste cherche désormais à s'installer durablement dans le paysage politique néerlandais. Mais en a-t-il seulement les moyens ? La disparition de son mentor l'a fortement déstabilisé. Au lendemain des élections, les cafouillages se sont ainsi multipliés à sa tête. Avant que Mat Herben, le porte-parole du mouvement, ne prenne officiellement les rênes, la guerre des dauphins a fait plusieurs victimes. Après s'être autoproclamé président par intérim, John Dost a dû promptement s'effacer. Nommé dans la foulée, Peter Langedam, lui, n'a tenu qu'un jour. L'un des membres fondateurs du mouvement, Albert de Booij, a fini par claquer la porte.
Surprise. La nouvelle direction s'est lancée dans une entreprise de longue haleine : interpréter la pensée du leader assassiné. «Pour se doter d'un corpus idéologique, les successeurs de Fortuyn sont obligés de décrypter les ouvrages qu'il avait publiés ces derniers mois et de se pencher sur ses propos contradictoires d'une semaine sur l'autre», indique Ger