Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Chevalley et Châteauneuf à Alger... Il ne se passe désormais plus un jour sans que la pénurie d'eau fasse descendre les Algériens dans la rue. Dix jours ici, un mois là : les robinets restent désespérément secs et quand ils coulent, c'est un mince filet qui apparaît vers minuit ou 2 heures du matin, seulement deux heures durant, avec une pression si faible que les habitants des étages supérieurs ne peuvent en profiter.
Sécheresse. Cette situation, récurrente en Algérie et aggravée cette année par la sécheresse, a provoqué de violentes émeutes tout au long du week-end dans plusieurs localités. A Béjaïa, dans la commune d'Oued Djir, les habitants ont occupé la mairie toute une journée. «Elle ne sera rouverte qu'une fois l'eau revenue. Nous exigeons d'être approvisionnés un jour sur deux», lançaient les manifestants.
Dans la commune de Djaâfra, à 60 km de Bordj Bou Arréridj, les émeutiers ont saccagé les sièges de la mairie, de la sous-préfecture et du parc communal. La décision de creuser un puits sur le village des Ouchenène pour alimenter un autre village, celui des Ouled Khlifa, à 8 km, a mis le feu aux poudres, provoquant des affrontements avec les brigades antiémeutes dépêchées sur les lieux. «C'est une manoeuvre des autorités pour opposer les deux localités, mais surtout pour faire payer à Djaâfra son refus de participer aux législatives du 30 mai.»
Perturbations. Même exaspération à Châteauneuf et à Chevalley, deux quartiers d'Alger. «On ne comp