Un magistral faux pas. La France, qui avait tout fait pour se préserver du piège malgache, s'est distinguée hier en n'envoyant pas son ambassadeur à la fête de l'Indépendance du «président élu» Marc Ravalomanana (lire ci-contre). Une absence d'autant plus remarquée que tous les bailleurs de fonds occidentaux les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, le Royaume-Uni, l'Allemagne mais aussi la Banque mondiale et le FMI ont profité de l'occasion pour «adouber» Ravalomanana, qui revendique la victoire au premier tour de la présidentielle du 16 décembre dernier. L'ambassadeur américain, Wanda Nesbit, a remis à Ravalomanana une lettre du président George Bush lui confirmant qu'il était désormais le seul interlocuteur reconnu par la Maison Blanche. Le petit mot était accompagné d'un «ballon d'oxygène» plus que bienvenu après six mois d'une crise constitutionnelle qui laisse le pays exsangue : la Réserve fédérale américaine va débloquer les avoirs malgaches qu'elle avait gelés en attendant un dénouement.
Marc Ravalomanana, dont l'investiture, le 6 mai, n'avait été suivie que par des diplomates de second rang, peut aujourd'hui savourer sa victoire. Tout s'est accéléré ces derniers jours. Tandis que les troupes de Ravalomanana ont pris le contrôle de la quasi-totalité du pays, son adversaire, le président sortant Didier Ratsiraka, a commis une série de fautes en abandonnant ses troupes, démoralisées, pour un court séjour parisien, puis en recrutant des gros bras afin de défendre