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Libération

Syrie: lourde condamnation pour l'opposant Riad Turk

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Deux ans et demi de prison pour «atteinte à la Constitution».
publié le 27 juin 2002 à 0h05

Riad Turk, le prisonnier d'opinion le plus emblématique de la Syrie et la figure de proue du mouvement démocratique dans ce pays, a une nouvelle fois été condamné, hier, à deux ans et demi de prison par la Cour de sûreté de l'Etat pour avoir «porté atteinte à la Constitution». Une sentence sans appel et des plus lourdes pour un homme de 72 ans, souffrant de diabète et de problèmes cardiaques, qui a déjà passé plus de dix-sept ans au secret dans les cachots syriens, où il a été torturé.

Illégitime. Selon son avocat, Mohammed Raadoun, le vieil opposant communiste a été condamné à cinq ans de prison pour avoir porté atteinte à la Constitution, à trois ans pour avoir prononcé des discours incitant à la sédition et au confessionnalisme, et à trois ans pour avoir propagé des informations trompeuses affaiblissant le moral de la nation, mais seule la peine la plus sévère a été retenue et réduite à deux ans et demi. «C'est un verdict sévère. Nous pensions que Riad Turk allait écoper seulement de six mois de prison pour le délit d'offense (au défunt président Hafez el-Assad, ndlr)», a estimé Me Raadoun. La vingtaine d'avocats, qui s'étaient portés volontaires pour assurer sa défense, ont déclaré le jugement «illégitime et illégal car fondé sur des rapports anonymes». Selon eux, celui-ci «a balayé les garanties fournies par la Constitution syrienne, notamment le droit à casser les jugements». D'après ses défenseurs, Riad Turk est resté «silencieux» à la lecture du verdict. «Son moral es