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Libération

Crime de guerre permis par la lâcheté internationale

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Les deux camps, surtout l'armée, sont responsables. L'ONU a fait défaut au pire moment.
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publié le 28 juin 2002 à 0h06

A qui la faute ? Le temps des comptes n'est pas encore venu, mais Médecins sans frontières n'a pas hésité à poser haut et fort la question qui dérange, s'attirant une réponse cinglante des Nations unies ­ accusées d'«indifférence» et d'«inertie» ­ dont le ton outré dissimule mal la gêne.

La famine en Angola est sans aucun doute un crime de guerre, dont les premiers responsables sont le gouvernement de Luanda et les rebelles de l'Unita. L'un comme l'autre, ils ont pillé, violé, pourchassé, déplacé des populations civiles afin de prendre un avantage décisif dans le conflit qui les a opposés pendant vingt-sept ans, jusqu'à la signature de l'accord du 4 avril. Mais les forces gouvernementales, dans la mesure où elles disposaient d'un arsenal largement supérieur, ont pu mener leur offensive à leur guise, et portent donc une responsabilité plus évidente et immédiate.

Strict minimum. Mais pourquoi l'ONU et les principaux bailleurs de fonds présents dans le pays ont-ils réduit leur aide au moment où celle-ci aurait été la plus nécessaire ? C'est au plus fort de l'offensive de l'automne dernier, alors que les Forces armées angolaises (FAA) rasaient les villages des zones contrôlées par l'Unita, que tous les donateurs ont réduit leurs financements au strict minimum. Echo, la branche humanitaire de l'Union européenne, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), Usaid et même le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tous étaient lassés de «financer» la guerre totale