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Libération

Etats-Unis: la bannière étiolée

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La polémique fait rage sur l'inconstitutionnalité du serment au drapeau.
publié le 28 juin 2002 à 0h06

New York de notre correspondant

D'ordinaire personne ne se presse à l'ouverture des séances de la Chambre des représentants ou du Sénat, à Washington. Hier matin, la majorité des membres du Congrès, démocrates et républicains, se sont retrouvés dans leurs enceintes respectives pour réciter le serment d'allégeance au drapeau face aux caméras. Avant de passer deux motions pour condamner à tour de rôle ce que certains ont appelé «un jugement stupide». Vingt-quatre heures après l'arrêt d'une cour d'appel fédéral de San Francisco déclarant le serment au drapeau inconstitutionnel, la polémique n'a cessé d'enfler. Sur toutes les télévisions, les journalistes ont interrogé des Américains de la rue, qui se sont dits «choqués» que l'on puisse remet tre en cause un serment récité dans toutes les écoles depuis des générations.

Mention. «Le serment d'allégeance au drapeau ne contredit aucun droit», a fermement déclaré George W. Bush, intervenant depuis le sommet du G8 au Canada, «c'est une confirmation que nous recevons nos droits directement de Dieu». En rendant son jugement, la 9e cour d'appel de San Francisco a précisé qu'elle s'élevait contre la mention «Une nation sous Dieu», que le Congrès avait fait introduire en 1954 dans le serment, initialement crée en 1892 pour célébrer le 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Colomb. Selon la cour, ces termes sont en contradiction avec la clause de la Constitution qui proclame la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Le cas avait