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Libération

Baroud américain contre la cour pénale de La Haye

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A la veille de l'installation de la CPI, les Etats-Unis menacent les Européens de se retirer de Bosnie.
publié le 29 juin 2002 à 0h07

New York

de notre correspondant

Certains parlent de «chantage», d'autres de «guerre de tranchées». A la veille de l'entrée en fonction, lundi, de la Cour pénale internationale à La Haye, la bataille engagée par les Etats-Unis à l'ONU contre le tribunal a pris des airs de crise majeure. Vendredi, la délégation américaine a confirmé qu'elle pourrait mettre son veto à la prolongation de la force de police de l'ONU en Bosnie (3 000 personnes), si le Conseil de sécurité n'acceptait pas d'exempter les Casques bleus de la juridiction de la CPI. «Un veto est une option que nous considérerons si le problème n'est pas résolu», a lancé l'ambassadeur américain à l'ONU, John Negroponte.

Chantage. La menace n'est que la dernière d'une longue série dans le cadre d'un bras de fer engagé par George W. Bush avec les Européens. Bill Clinton avait signé le traité de Rome créant la CPI en 1998. Mais, estimant que le tribunal «portait atteinte à la souveraineté des Etats-Unis», l'administration Bush a annulé cette signature au printemps. Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a répété que Washington craignait que les soldats américains ne soient injustement accusés de crimes dans des pays étrangers «uniquement à des fins politiques».

Depuis, l'Amérique a déployé tous les moyens pour imposer ses vues. Le 18 juin, elle a ainsi décidé de prendre «la Bosnie en otage», selon les mots d'un diplomate. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité, sa délégation proposait le vote de deux résolutions. La prem