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Libération

L'armée française, supplétive des Etats-Unis en Afghanistan

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La mission montre les limites d'un déploiement aussi éloigné.
publié le 29 juin 2002 à 0h07

L'Afghanistan, c'est loin. Alors que le porte-avions Charles-de-Gaulle rentre lundi à Toulon, les militaires français commencent à tirer les premiers enseignements de leurs opérations en Asie centrale. L'éloignement (5 000 km) a été un véritable casse-tête, illustrant les limites des capacités de «projection» des armées françaises. «Pour aller en Afghanistan, il fallait obtenir des autorisations de survol de quatorze pays...», résume le général Jean-Patrick Gaviard, chargé des opérations à l'état-major. Faute d'avions de transport lourd, l'armée de l'air a dû louer des Antonov 124 russes et ukrainiens. A 80 000 dollars le vol. «Sans les Russes, on ne pouvait rien faire», assure un spécialiste de l'aéronautique. Rien non plus n'aurait été possible sans les Etats-Unis. «Il est clair que ce sont les Américains qui ont mené cette opération. Nous étions dans leur sillage», constate le général Gaviard, qui parle de «coalition asymétrique» : «L'Otan et l'Union européenne ont été absentes.» Les pays de l'UE sont bien intervenus, mais chacun de leur côté... et derrière les Etats-Unis.

Base à Bichkek. Annoncé mi-novembre par le président Chirac, l'envoi de six Mirage 2000D n'a pu se faire que fin février... faute de base aérienne pour les accueillir. L'Ouzbékistan a d'abord refusé, puis les «tractations» avec le Tadjikistan et le Kirghizistan ont été «délicates», confie un officier. Finalement, c'est ce dernier pays qui a accueilli les bombardiers français. Les Américains se sont égale