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Libération

L'armée algérienneveut se blanchir a Paris

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Le général Nezzar attaque en justice l'auteur de «la Sale Guerre».
publié le 1er juillet 2002 à 0h15

Il n'y a pas si longtemps, seules des périphrases désignaient le général-major Khaled Nezzar : «l'homme fort d'Alger» ou «l'un des parrains du régime». Il était en tout cas l'un de ces «décideurs» algériens, comme on appelle la petite poignée de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir en Algérie, que personne n'aurait osé nommer publiquement il y a seulement quelques années.

Autant dire que la présence aujourd'hui (sauf imprévu) de l'ancien ministre de la Défense devant un tribunal français est un événement. Certes, c'est officiellement un simple procès en diffamation qui s'ouvre à 13 h 30 devant la 17e chambre correctionnelle : celui intenté par ce général en retraite à un jeune officier Habib Souaïdia, auteur d'un ouvrage à succès, La Sale Guerre (plus de 70 000 exemplaires vendus) qui met en cause l'armée algérienne dans des exactions contre des civils. Ce n'est toutefois pas cet ouvrage qui est visé, mais une déclaration de Souaïdia diffusée sur la Cinquième. «Cela fait dix années qu'il n'y a pas de président [en Algérie], y affirme le jeune officier. Il y avait des généraux [...], c'est eux les décideurs, c'est eux qui ont fait cette guerre. C'est eux qui ont tué des milliers de gens pour rien. C'est eux qui ont décidé d'arrêter le processus électoral, c'est eux les vrais responsables [...] Je ne peux pas pardonner au général Massu et au général Aussaresses les crimes qu'ils ont commis, comme je ne peux pas pardonner au général Nezzar [...]. Il faut qu'on juge les