Moscou de notre correspondante
L'armée en Russie serait-elle au-dessus de la justice ? Six militaires jugés pour l'assassinat d'un journaliste qui avait dénoncé la corruption dans l'armée ont été acquittés mercredi. Dimitri Kholodov, âgé de 27 ans, collaborateur du quotidien Moskovski Komsomolets, a été tué en octobre 1994 par l'explosion d'un colis piégé. Il enquêtait sur les magouilles financières de l'armée et avait révélé que les troupes russes quittant l'Allemagne de l'Est revendaient leurs armes et se livraient à un trafic de voitures volées. Deux Mercedes avaient ainsi échoué dans les mains du ministre de la Défense de l'époque, Pavel Gratchev, ce qui lui avait valu le surnom de Pacha Mercedes.
Longtemps au point mort, l'enquête avait reçu une nouvelle impulsion après la nomination au poste de procureur général de Iouri Skouratov. La trace des explosifs avait mené vers un régiment de parachutistes. Un colonel et cinq officiers et hommes de troupe étaient ar rêtés en 1998. Le procès, qui avait débuté en novembre 2000, s'achève par un acquittement pour absence de preuves. «Dimitri Kholodov fut le premier journaliste russe tué parce qu'il disait la vérité. Nous ne savions pas que l'on pouvait tuer deux fois : d'abord une personne, puis la vérité», pro teste alors Moskovski Komsomolets, en annonçant son intention de se pourvoir en cassation.
«Prévisible». L'acquittement des six inculpés était «prévisible», estime Oleg Panfilov, responsable d'un organisme de défense des journ