Il y a l'horreur des faits, le poison et les haines entre les familles. Il y a un suspens qui s'éternise et toute une région divisée, par médias interposés, entre pro et anti-Pirson. Il y a l'affrontement entre deux grands ténors du barreau. L'un, Me Marc Uyttendaele, éminent constitutionnaliste, époux de la n° 2 du gouvernement fédéral, oeuvre pour la défense. L'autre, Me Georges-Henri Beauthier, juriste pointu, géant de plus de 2 mètres, ex-président de la Ligue des droits de l'homme, est connu pour son engagement auprès des minorités ethniques et religieuses et ses positions radicales contre l'extrême droite. Il plaidait au rang des parties civiles au procès du Rwanda.
Au centre de la polémique, Olivier Pirson, 33 ans, 1er sergent au 2e bataillon de Flawinne, inculpé de l'assassinat de ses deux enfants. Traduit devant le conseil de guerre, il est condamné l'an dernier à vingt ans de réclusion. Mais, coup de théâtre le 28 février : la cour militaire l'acquitte en s'alignant sur plusieurs arguments développés par Me Uyttendaele. A savoir que les témoins sont arrivés trop tard pour porter des accusations et que la présence de méthanol dans le sang des enfants pourrait s'expliquer par le traitement des corps au formol. Ultime rebondissement la semaine dernière : la Cour de cassation annule cet acquittement, ouvrant la voie à un troisième procès à l'automne.
Seul rescapé. Les faits : le 5 septembre 1998, vers 16 h 50, le para, accompagné de ses enfants, plonge d