New York de notre correspondant
«Nous refusons que [nos soldats chargés du maintien de la paix] prennent le risque de tomber sous le coup de procès politiques de la part d'une cour dont le gouvernement des Etats-Unis refuse la juridiction» : c'est ainsi que l'ambassadeur américain à l'ONU, John Negroponte, a justifié dimanche soir dans une atmosphère assez houleuse sa décision de déclencher une crise au Conseil de sécurité sur la Cour pénale internationale (CPI). Renouvelant pour la énième fois leur demande de voir les Casques bleus exemptés de toute possibilité de poursuites devant la CPI, les Etats-Unis ont tout d'abord opposé leur veto au renouvellement pour six mois du mandat de la force de police onusienne en Bosnie (la Minubh). Avant de consentir à prolonger la Minubh jusqu'à mercredi minuit, sans pour autant donner l'impression de vouloir négocier.
«Procès politique». Affichée depuis des semaines, l'hostilité farouche des Américains à la CPI n'en étonne pas moins nombre de diplomates. Certes, George W. Bush avait signalé dès le mois de mai qu'il ne respecterait pas la signature apposée par Bill Clinton au traité de Rome créant le tribunal, arguant que ce dernier pouvait porter atteinte à «la souveraineté américaine». Mais désormais Bush se dit prêt à se retirer de toutes les opérations de maintien de la paix des Nations unies. Au point de provoquer une réunion de l'Otan hier à Bruxelles pour discuter de l'avenir de la Sfor, la force de stabilisation en Bosnie.
«L'intrans