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Interview

«L'Europe est prête à remplacer l'ONU en Bosnie»

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publié le 3 juillet 2002 à 0h16

De passage à Paris, Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), analyse pour Libération le durcissement de la position américaine à l'égard de la Cour pénale internationale et ses conséquences.

Que pensez-vous de l'attitude de Washington au Conseil de sécurité ?

La seule chose que je peux affirmer, c'est que l'Europe va assumer sa responsabilité envers les Balkans. Nous allons tout faire pour parvenir à un compromis (avec les Américains, ndlr). Mais si nous n'y arrivons pas, nous devrons, d'après moi, prendre la décision de diriger l'opération de police en Bosnie (1). L'Union européenne devait la prendre en charge en janvier 2003. Mais, si cela se révèle nécessaire, les pays de l'UE seront prêts à anticiper cette date. Nous pouvons accélérer les préparatifs. C'est en tout cas la position que je vais défendre. J'ai déjà eu des contacts en ce sens avec plusieurs capitales. Mais nous avons encore quarante-huit heures pour négocier : ou bien on trouve une solution ou bien on négocie une transition qui nous permettra d'agir en bon ordre.

Ne craignez-vous pas que la Sfor soit également menacée par le veto américain ?

Pour l'instant, le problème se concentre sur la force de police de l'ONU. J'espère que, du côté de la Sfor, il n'y en aura pas. Les juristes qui étudient la question estiment que le mandat de la Sfor découle des accords de Dayton (2). Ils pensent ainsi pouvoir trouver une formule évitant la nécessité d'