Berlin de notre correspondante
Un enchaînement de circonstances et de fautes professionnelles semble bien avoir été à l'origine de la collision du Tupolev russe et du Boeing de la filiale allemande de DHL, qui a fait 71 morts dans la nuit de lundi à mardi au-dessus du lac de Constance. Le système d'alerte automatique qui prévient les aiguilleurs du ciel d'un risque de collision était débranché pour cause de maintenance, a avoué hier la compagnie suisse de contrôle aérien Skyguide, qui était responsable des deux avions à ce moment. L'un des deux contrôleurs affecté à ce poste avait aussi quitté son travail «en violation des règlements internes», a reconnu Skyguide. Les règles de sécurité de la société prescrivent la présence des deux aiguilleurs à leur poste pendant ces travaux de routine qui sont effectués de préférence de nuit, lorsque le trafic est moins dense.
Danger. Skyguide a ainsi reconnu que le pilote du Tupolev 154 de la compagnie russe Bashkir Airlines n'avait été averti du danger et enjoint de réduire son altitude que 50 secondes avant le choc avec le Boeing 757, un avion cargo de la compagnie postale DHL, comme les enquêteurs allemands l'affirmaient dès mardi. «50 secondes, ce n'est pas idéal, mais cela peut suffire», affirmait hier encore le directeur de Skyguide, Alain Rossier.
«Ce n'est pas suffisant, rétorque Georg Fongern, porte-parole de Cockpit, le syndicat allemand des pilotes. Il faut toujours calculer un temps de réflexion pour le pilote : à l'étranger, on