Ce n'est pas la première fois que les contrôleurs aériens sont montrés du doigt à l'occasion d'un accident d'avion. Et la tragique collision qui s'est produite au-dessus du lac de Constance dans la nuit de lundi à mardi va forcément ébranler à nouveau cette profession.
Grève. Le contrôle aérien traverse depuis plusieurs mois une zone de turbulences. La plus forte secousse a pris la forme d'une grève massive des agents de la Navigation aérienne, le 26 juin, pour s'opposer à ce que les contrôleurs considèrent comme un projet de la Commission européenne de privatiser le contrôle aérien. Or Bruxelles dément vouloir privatiser ce secteur d'activités dont la responsabilité incombe depuis la naissance de l'aviation civile et commerciale aux autorités publiques de chaque pays. La Commission européenne prend d'ailleurs en exemple les nombreux soucis qui touchent le contrôle aérien britannique, privatisé (problèmes techniques et diffi cultés de maîtriser la congestion du trafic au-dessus de la région de Londres), pour ne pas valider un tel projet.
Ciel unique. Toutefois, la Commission ne rejette pas l'idée d'une privatisation partielle des activités annexes du contrôle aérien, et reconnaît se heurter sur ce point à la susceptibilité de syndicats des contrôleurs. Depuis 1999, les membres de la Commission planchent surtout sur une harmonisation des systèmes de contrôle et soulignent les avantages d'un ciel unique européen qu'elle aimerait voir s'ouvrir à l'horizon 2004. La proposition de