La fronde a fait long feu. Les prétoriens de Yasser Arafat auront fini par accepter leur limogeage, en habitués des revirements brutaux de leur chef. Vexé,le colonel Jibril Rajoub a bien tenté de s'enfoncer dans son fauteuil, arguant qu'il n' avait pas reçu d'ordre formel du vieux dirigeant palestinien. De guerre lasse, hier, il a lâché les rênes de la puissante Sécurité préventive en Cisjordanie, qui sera désormais dirigée par l'ex-gouverneur de Jénine, Zuher Manafrah. «Je respecte cette décision et je vais l'appliquer», a grommelé Rajoub qui, après de longues années de loyauté, estime un peu «déshonorant» d'avoir été prévenu de sa disgrâce par le «service de renseignements d'un pays arabe».
L'épisode prête à sourire. Deux autres fidèles congédiés, les généraux Ghazi Jabali, chef de la police, et Mahmoud Abou Marzouk, chef de la défense civile, ont accepté leur révocation avec plus de discrétion. Il n'en est pas moins révélateur de la façon dont Arafat mène la refonte de ses services de sécurité. Annoncés officiellement mardi soir, présentés comme un coup de tête du vieux dirigeant, soumis à une forte pression de la communauté internationale, les choix du président de l'Autorité palestinienne ont pourtant été longuement mûris. Le décret avait été signé ce week-end et transmis dès lundi aux différents organes policiers. De fait, la réforme de l'appareil sécuritaire palestinien a commencé début juin, avec la démission du colonel Mohammed Dahlan.
Centralisation. Le jeune patron